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https://www.matelma.com/fr-fr   /    jeudi 28 Mars 2024

Le coucou, le parasite des couvaisons

Chacun l'a déjà entendu au moins une fois dans le lointain, le coucou (Cuculus canorus). Généralement, on entend son cri pour la première fois de l'année autour du 15 avril. Un dernier coup de froid peut faire en sorte que le coucou attende pour faire de nos contrées le territoire de reproduction annuel. Mais au final, il vient toujours nous visiter. Coucou, coucou, voilà tout de même un bien étrange oiseau

de koekoek - vreemde vogels in de tuin

Si vous entendez le cri typique du coucou, vous savez qu'un mâle a défini son territoire quelque part en haut des arbres. Il aime se poser sur les sommets ou sur un pylône avec les ailes pendantes et une queue verticale tout en criant son nom. Durant le vol, le cri résonne de façon différente, du fait de l'effort consenti, les tons seront un peu plus bas et l'intervalle plus court.  
Le coucou est un oiseau de taille moyenne, mince, avec des ailes pointues et une longue queue. Les parties supérieures du mâle sont d'un gris sombre, le poitrail est quelque peu plus clair et le bas-ventre est strié.  L'iris et la base du bec sont jaunes.  Les femelles adultes ressemblent fortement aux mâles mais la couleur de leur poitrine est plutôt brun rouille ou jaune. Il y a aussi une petite touche de brun présente pour la femelle, mais celle-ci étant plutôt rare.  Pour la femelle, l'iris et la base du bec sont d'un brun clair.  La combinaison des couleurs, des ailes pointues et de la longue queue arrondie font souvent ressembler le coucou en vol à un épervier d'Europe  (Accipiter nisus).
Les jeunes coucous sont d'un gris ardoise avec des taches d'un brun rouille, leur plumage est entièrement strié et ils ont une tache blanche dans le cou. Leur iris est brun sombre. 


koekoeksjong op nest

Un jeune coucou sur le nid bien trop petit pour lui , confectionné par  une rousserolle effarvatte. Les parents adoptifs doivent en faire des trajets pour apaiser l'appétit de leur faux nouveau-né. 

Ce mangeur d'insectes n'a qu'une seule stratégie, celle d'engendrer autant de jeunes que possible, et dans une très courte période. Durant son cours séjour dans le lieu de couvaison choisi, la femelle pond entre 20 et 25 oeufs dans autant de nids de différents oiseaux chanteurs. Un oeuf par nid,  la petite rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) et l'accenteur mouchet (Prunella modularis) sont les victimes favorites de ce parasite de couvaison.  Tandis que le mâle détourne dans certains cas l'attention de l'oiseau hôte, la petite femelle pond son oeuf dans le nid étranger.  Elle peut même modifier la taille de son oeuf pour qu'il puisse être pondu dans le petit nid en forme de bourse du troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes).

La plupart du temps, elle retire au préalable quelques oeufs pondus par l'oiseau hôte.  Après une très courte incubation de 12 jours, le jeune coucou sort de son oeuf. Instinctivement, il va directement pousser les autres oisillons et les oeufs hors du nid. Quelques heures à peine après l'éclosion, le jeune coucou est devenu le seul résident du nid à choyer par les oiseaux hôtes.  De par la production de signaux sonores très rapides, le jeune oiseau encourage ses parents adoptifs à lui ramener de la nourriture.  Très rapidement, ce petit coucou va déborder de ce nid devenu trop petit pour lui. Après vingt jours, l'oisillon quitte le nid. Souvent vous pouvez le voir encore mendier sur un petit poteau, puis l'oiseau hôte bien plus petit vient se poser sur le dos du coucou pour le nourrir. 

Après deux ans, le jeune coucou aura atteint sa maturité sexuelle et poursuivra l'étrange comportement de ses congénères.  Un oiseau d'été avec une curieuse mission, voilà le coucou. 

#3488Thomas Paelinck

Auteur: Thomas Paelinck

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